On dévisage des femmes qu’on ne pourra jamais avoir,
Des rondeurs et courbes qu’on ne pourra jamais toucher,
Des fantasmes imaginaires qu’on ne vivra surement jamais,
Négligeant la femme qu’on est supposé aimer et chérir au quotidien,
Celle-là même qui fait des pieds et des mains pour s’occuper d’une famille qui n’a guère plus de chef.
On se voit dans les bras de ce bel homme,
Qui a lui seul incarne virilité et réussite,
Un corps de rêve dessiné que pour lui et qui semble vivre pleinement sa vie,
Il a tout pour plaire et bien plus,
Tablettes de chocolat, belles bagnoles, On aimerait tant croquer dans cette vie à pleine dents.
On envie ce jeune si inventif, si dégourdi,
Qui semble si populaire pour son jeune âge et attire toute l’attention sur la toile,
On l’envie, le jalouse, on essaie de l’imiter en oubliant que les places du succès sont très limitées,
Tout lui semble facile alors que notre contexte a un léger parfum d’amertume,
Trouver un sens à sa vie étant jeune n’est guère évident.
Qu’elle est belle cette diva que j’ai érigée en modèle,
Qui m’explique que le chemin vers un bon mari, un bon foyer, une belle vie est l’exhibition de ses atouts,
Oubliant qu’on devient de facto un bien commun,
Et que la valeur est cette substance qui consolide et noue les déchirures de la vie,
Mais cette dernière se perd quand elle devient un bien public.
On désire donner vie au projet tant imaginé,
Et on passe nos journées entières à décortiquer vidéos et articles,
D’experts qui sont majoritairement plus perdus qu’ils ne maitrisent le domaine enseigné,
Et on omet au passage que seule l’action est une action,
Que l’échec pave généralement notre route vers l’accomplissement, la construction,
Et que la connaissance n’a de sens que si elle est appliquée.
Je suis cette merde qui est entrain de dérégler vos sociétés, vos modes de vie,
Cette pourriture qui vous emprisonne et vous enchaîne,
Qui vole vos maigres ressources et votre temps si éphémère,
Je suis si reconnaissant de la place que vous me faites dans votre quotidien,
Continuez à dormir pendant que je tartine vos vies,
Le réveil sera brutal pour bon nombre d’entre vous…
Les réseaux sociaux,
Continuez, on vous aime …
Votre serviteur Eric Keita | .oo